« essuie-glaces » ©E.5131
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mon œil et moi, ce matin
avons tiré les essuie-glaces
avons laissé la pluie tomber, le vent souffler
s’étirer le temps dans sa paresse
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mon œil et moi le matin
et l’éveil des sens très giratoire
saisissons comme l’habitude en lueur d’espoir
le tableau peint d’après nature format double raisin
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n’avons pas feint notre joie
servie à la louche
les mots plein la bouche
et l’image, dans le plus simple appareil
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…l’espace d’un moment, Eric SABA
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moi et mon œil
on a pris le temps…
on a observé ces deux-là
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et tu te demandes
et moi pas
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le jour dénudé est là
dans leur œil
à l’un et à l’autre
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Toupetitou et Aliasse Lamoyenne…
toute une histoire…
enfin, plusieurs
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crois moi sur parole
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E.5131
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mon œil et moi, on a su
on n’a pas modifié ni le sens
ni la tournure
aucun mouvement
on a su
clic clac
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on a su qu’on les mènerait là
les autres
oui, les on sait qui…
les « croisée(s) avec »…
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là, à faire clic clac
avec nos images, nos mots…
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nos messages à travers ciels…
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point de rencontre
point de plaisir…
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E.5131
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mon œil et moi
au détour d’un pylône
en fin d’après-midi de la promenade
ni une ni deux
ça a pas fait long feu…
clic clac !
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le soleil, le jour…
la vampire
la figure monstrueuse
là, sous nos yeux…
qui disparaît
dans un cri
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ah, ça…!
ça déchire…
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la Marianne-là
celle-là…
la malade, comme défigurée
rendue à son identité vraie… sous la flamme
fiévreuse…
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et qui prépare la victoire…?
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« pas de ça chez nous », que ça voudrait dire…
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E.5131
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mon oeil et moi, on s’regarde
on s’épie
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on s’montre le truc là-bas
on se cligne de l’œil
genre « on n’a peur de rien
mais quand même…
t’irais jusque là ? »
« et toi ? »
« j’sais pas… »
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on tire pas un trait dessus, on délibère
on pèse… et
on retient tout !
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en un mot, ça nous plaît…
en plusieurs : ça nous a tapé dans l’œil…
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vendus !
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E.5131
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mon œil et moi
bien embêtés…
on ne sait que répondre
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« à tire d’aile »
c’est pas du jeu…
« au loin, la lux… »
tu te fous de moi…
« l’éclat de verre », « la sortie de route »
« le caillou en travers du visage »…?
…
l’œil et l’E.
font des grrr…
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bon, soyons sérieux
on en fait quoi ?
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E.5131
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mon œil et moi
c’était sûr !
on avait vu quelque chose…
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quoi ?
on ne savait pas encore…
on avait traversé une partie du limousin, longé les crêtes massif-centraliennes
et fini notre course folle tout au bord
de la ville en creux : Clermont-Ferrand…
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et
c’était sûr !
on avait vu quelque chose…
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clic-clac, même pas peur !
un œil à l’écran : oh oh oh !
et Madame Point qui me dit, suspicieuse…
« elles sont bien vertes, tes montagnes… »
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ouaip, c’est pas les montagnes, c’est le toit du gymnase !
j’tai bien eue !
patate crue !
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E.5131
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mon œil et moi
on a souri
là, à se pousser du coude
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on n’a pas pris le temps de la réflexion
on a reconnu l’instant, le lieu, le moment, l’espace
clic clac
pas vu pas pris, j’tambouille
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on a cligné de l’œil
opiné du chapeau
et ravis, comme de la crèche
on a poursuivi la balade
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copains clopant
rejetant dans les cieux inversés quelques signaux enfumés…
« Adoniram, Tubal-Kaïn », ou que sais-je…
« nous voilà ! »
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on tape à la porte…
toc, toc, toc…
qui est là ?
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E.5131
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mon œil et moi
dans l’esprit géométrique
on se délasse
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on pointe à gauche
le nez à la fenêtre
on laisse aller l’ouest
et encourageons le message crypté
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qui chemine et
étonne
et informe mieux que l’écran
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souffler n’est pas jouer !
dis-je au vent…
E.5131
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ce qu’on vit, mon œil et moi
c’est la solitude, les promenades…
les tranches de lumière…
celle des autres
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et pour ça, on a du flair
vous pouvez comptez sur nous…
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on s’pose là
et on tend l’oreille…
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E.5131
le jour dénudé 