…jour, 164

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Robert Montgomery, poème de Hammersmith, toile de Malevich ©2017 

…And we shall steal away in the blue dawn

by the noon sun

we’ll be fucking gone…

Que ce 19 annoncé vous soit bienveillant, doux, amoureux,

dans l’audace du courage, le courage de l’audace

et les bonheurs des jours partagés

…à chaque jour suffit sa beauté…

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©Robert Montgomery

 

…le jour, 163

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L’étrange histoire du petit homme, exposition à la Mairie du 8e arrondissement, novembre 2014

 »

Ballotté comme une pomme perdue, le petit homme
dévale les venelles, il est une bille multicolore. Son
visage est orange, puis vert, rouge, les néons tordent les
visages de tous ces gens qu’ils croisent. Les lumières
forment une bande passante – lui qui ne jouait qu’avec
son ombre, il devient oiseau de paradis.
Tout en haut de la ville, au plus près de la montagne,
l’homme-aux-cartons stoppe leur marche devant un
lourd portail de bois écorné. Sa main chaude se retire
de l’épaule frêle du petit homme. Elle cède la place au
souffle frais du vide. Ils sont arrivés à la maison des
enfants perdus, là où l’on dépose les petits hommes qui
n’ont pas encore grandi.
Le géant fait sonner le carillon. La mélodie est acide,
comme la salive que le petit homme peine à déglutir
lorsque qu’il ne ressent plus que le gel du niederwind.
Ses mains sont glacées, sa manche ne recouvre plus
aucun de ses doigts. Il tire dessus, et cela ne sert à
rien. Il baisse les yeux et recueille une feuille tombée du
manteau du vieil homme. Il a déjà disparu dans le noir de
la ville. Le petit homme est seul dans la nuit à entendre
le crissement des pas sur le gravier. Son coeur bat la
chamade, et porte son espoir. Le chemin de cailloux
semblent long, les pas de l’autre côté s’enfoncent
lourdement, il entend des clés tintinnabuler.
Soudain un ogre apparaît, le toise, le pousse devant lui
jusqu’à la bâtisse au bout de l’allée

.

 »

L’étrange histoire du petit homme, Agathe Elieva © Rémy Disch et Lorène Soudier

…la ligne nue, 3

images

Giacinto Scelsi

 

 

 

 

 

 

 »

Nulle voix

ou trace de regard

nulle mesure

là-haut

où rit l’abîme

 

L’ombre des mouvantes

vanités fugitives

secrètement se brise

et fane

 

Là-haut

où règne insaisissable

la translucide limite

du sauvage

espoir

.

 »

Giacinto Scelsi, Sommet du feu

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Tasya Van Ree

 

 

 

…la ligne nue, 2

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Alejandro Cesarco, Exhibition view. Courtesy of The Renaissance Society

« L’essentiel ce n’est pas que tel homme s’exprime et tel autre entende, mais que, personne en particulier ne parlant et personne en particulier n’écoutant, il y ait cependant de la parole et comme une promesse indéfinie de communiquer, garantie par la va-et-vient incessant de mots solitaires

.

 »

Maurice Blanchot

 

Alejandro Cesarco Words Like Love: Alphaville, First Scenes, 2017

(Installation, 14-by-48-foot billboard Jackson Avenue at the intersection of Queens Plaza in Long Island City)

 

la ligne nue, 1

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Denis Roche. 27 juillet 1978. Uxmal. Mexique

« Le photographe n’aura retenu qu’une seconde de tout ce qui se sera passé sous ses yeux. Rien de comparable n’existe dans un autre domaine de la création. Cela provoque la peur – une vie de créateur ramassée en une seconde – et en même temps ne suscite aucun sentiment de frustration. Photographier, c’est traquer, obstinément. La création est cette recherche obstinée : atteindre une seule fois ce dont on s’approche sans arrêt : la beauté. Juste avant la prise photographique c’est le temps qui règne, et juste après, c’est la beauté

.

 »

Denis Roche, les temps du photographe. Entretien réalisé par Pascale Mignon et Marina Stéphanoff (Erès 2006), découvert dans La montée des circonstances (Delpire éditeur)

 

jour, 160 comme une création

LA TOLE PLATEAU RENAUD

©R. Ollivier

Et La tôle et l’exil, monodrame de Agathe Elieva, a été créé dans le cadre du Festival Quartier du Livre du 5ème arrondissement de Paris, le 24 mai 2018. Joie.

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©A.Elieva

« texte très fort et perçant » – « le texte est une merveille de délicatesse et de sensibilité. Poignant et pourtant conservant une incroyable légèreté poétique » – « superbe » –

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©A.Elieva

Merci à ceux qui nous ont fait l’honneur d’être présents.

Production Le Jour Dénudé/Ville de Paris