
©A.Elieva 03.20
Et puis j’ai culpabilisé parce que je n’en ai rien fait.
J’ai passé des heures à naviguer sur des sites d’épicerie du monde, de papier népalais ou coréen ou japonais, à imaginer les nouveaux meubles pour un nouveau salon, bois brut ou laqué, de Chine ou de Scandinavie, j’ai pris le soleil, le suivant comme j’ai pu comme un lézard à m’installer à 8 heures pour travailler ou lire pour le travail ou pour le simple plaisir de passer des heures à observer les jeux de lumière et la fumée des tasses de thé entre la feuille de jasmin et le mur nouvellement repeint de bleu. J’ai cuisiné, géré les stocks de produits frais, garde-manger dans un sac de tissu installé dehors les jours et les nuits surtout fraîches de mars, découvert des petits producteurs, attendu les livraisons en culpabilisant des livraisons, ingérer les bourts de beau et de bon les heures douces et sereines, les angoisses de la nuit et pas seulement, la fièvre les coups de chaud qui te réveillent 4 ou 5 fois, les symptômes de la maladie que tu crois reconnaître, les cauchemars les mauvais rêves peuplés des hyènes et des abrutis, d’un bébé à la tête de vieillard que tu as lutté pour maintenir en vie il voulait toujours tombé du lit ce con, le lit était suspendu, alors c’était le risque de la chute éternelle, mais nous ne sommes pas tombés.
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