lettre nue, 36

© A.Elieva

J’ai cherché encore pour un peu de temps la phrase d’accroche, le nouveau leit-motiv, thème de quelques mots qui ouvrirait la porte lourde. Rien. Simplement l’odeur de buffet chaud sous lampe rouge de cafeteria, fond de sauce ratatinée au fond de la casserole que l’on ferait semblant de croire haut de gamme, cuivre brillant frotté huile de coude bon marché. Rien que ces petits détails là, et le courant d’air froid du quai à hauteur du panneau « avant des trains courts », grattement de gorge, lorsque tu ne sais plus trop si tu vas tomber malade ou si, là encore simplement, c’est la maladie de la fin de journée, ce mélange de fatigue de harassement et de à quoi bon – cela passera avec la nuit, la résignation, la curiosité du lendemain. On écrira comme la gorge nous gratte, à petites brûlures et voix discrète.

 

Ce contenu a été publié dans la lettre nue, le jour dénudé par le jour dénudé, et marqué avec , , , , . Mettez-le en favori avec son permalien.

A propos le jour dénudé

…Entre nuit & jour, une matière brute, un peu d'éclat & quelques plumes : le jour dénudé, une revue nue et singulière au fil des heures, petits détails infimes sortant de l'ombre. Il y a le jour dénudé, le journal & son travail d'écriture. Il y a aussi quelques thèmes. Parce qu'ici nous avons des lubies, on cherche, on tâtonne, on écoute les résonances, entre le sonore et l'insonore, dans l'espoir jamais tari de nouvelles contributions croisées (de l’œil, des sens, une idée). Direction artistique & crédits photographiques (sauf mention autre) : Agathe Elieva